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Comité Environnement

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Le DMA s’engage sur le climat !

Le comité environnement du département est composé d’Anne-Laure Dalibard, Emmanuel Dormy, Isabelle Gallagher, Bertrand Maury, Fabienne Renia. Son objectif est de réfléchir à l’impact environnemental du DMA et aux mesures pouvant être prises pour le réduire.

Formation aux enjeux environnementaux

Planning prévisionnel

  • Séance du 5 octobre : Climat et empreinte carbone
  • Séance du 26 octobre : Autres limites planétaires : biodiversité, pollutions, cycles biogéochimiques, etc.
  • Séance du 16 novembre [à confirmer, peut-être décalée en janvier] : Histoire de l’Anthropocène
  • Séance du 30 novembre : Questions géopolitiques et coopération internationale, retour sur la COP 27
  • Séance du 14 décembre : Énergie et Climat

Au vu de l’importance des enjeux écologiques que nous devons collectivement relever dans les années à venir, le DMA a choisi de s’engager à former ses élèves sur ce sujet. Cette formation s’inscrit dans un engagement plus général du département tout entier, pour réduire ses émissions et changer progressivement les comportements, notamment en diminuant le nombre de trajets en avion des chercheur.se.s pour ainsi entrer en phase avec les objectifs de l’Accord de Paris.

La formation des élèves est demandée par un groupe de travail mené par Jean Jouzel, président du Conseil scientifique de l’ENS, qui a remis un rapport au Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche demandant une sensibilisation des élèves en fin de licence à différents sujets environnementaux. Cette formation serait rendue obligatoire d’ici 5 ans, et en choisissant de commencer dès cette année, le DMA se laisse la possibilité d’en améliorer le contenu, et de mieux cerner les attentes des élèves sur le sujet.

En plus de cela, l’Accord de Paris, ratifié il y a maintenant 7 ans, demande explicitement aux Parties signataires de prendre des mesures appropriées pour améliorer l’éducation au changement climatique, et l’accès public à l’information (Article 12). Proposer une telle formation au sein d’une institution publique s’inscrit donc dans l’engagement de la France à atteindre les objectifs de cet Accord.

Concernant la formation, le DMA souhaite accompagner les élèves dans leur compréhension des enjeux environnementaux, et leur permettre d’avoir un regard critique sur l’actualité. La désinformation orchestrée et planifiée liée aux enjeux environnementaux a en effet fleuri depuis les années 1970, et les campagnes des entreprises (notamment pétrolières) pour manipuler les connaissances scientifiques se multiplient. Les futur.e.s scientifiques formé.e.s au DMA ne doivent pas être déstabilisé.e.s par ces campagnes de désinformation, toujours poursuivies aujourd’hui par des entreprises qui, malgré leur engagement à respecter et oeuvrer en faveur de l’Accord de Paris, n’ont aucune intention de suivre les trajectoires délimitées par le GIEC pour y arriver*.

Étant donné que certain.e.s élèves travailleront pour des entreprises plus tard, il semble important de les informer en amont, avec les connaissances scientifiques actuelles, des enjeux environnementaux que nous traverserons, et de le faire loin des sources éventuelles de désinformation.

Les séances porteront sur des thèmes divers liés à l’Anthropocène : changement climatique, crise de la biodiversité, pollutions, cycles biogéochimiques, enjeux énergétiques, enjeux géographiques et géopolitiques, coopération internationale, responsabilités historiques diverses, …

Le but est aussi de donner une vue d’ensemble aux élèves, pour leur permettre d’approfondir de façon autonome leurs connaissances sur le sujet.

Pourquoi devons-nous agir ?

En exploitant les hydrocarbures fossiles, les sociétés industrielles libèrent dans l’atmosphère des quantités importantes de gaz carbonique (CO2) ainsi que d’autres gaz à effet de serre. La concentration de CO2 dans l’atmosphère a ainsi dépassé 400 ppm alors qu’elle avait oscillé entre 200 et 300 pendant un million d’années avant le début de l’ère industrielle.

Par effet de serre, le gaz carbonique, ainsi que d’autres gaz, engendre une élévation de la température moyenne terrestre. Celle-ci a déjà augmenté d’environ 1 degré depuis 1800, et pourrait augmenter de 4 à 5 degrés supplémentaires d’ici la fin du siècle si rien n’est fait pour limiter les émission humaines de CO2. Un tel réchauffement serait d’une amplitude supérieure, et d’une rapidité cent fois supérieure, à celui qui a eu lieu lors de la dernière déglaciation, qui a commencé il y a 20 000 ans et s’est étalée sur plusieurs milliers d’années. Il entraînerait des changements climatiques majeurs. De nombreuses régions du monde actuellement fortement peuplées deviendraient impropres à la vie humaine.

La France et de nombreux autres pays se sont engagés par les accords de Paris à contenir d’ici à 2100 « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et à poursuivre « l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques». Après la signature de ces accords en 2016, les émissions mondiales ont pourtant augmenté jusqu’en 2019, avant de chuter de 7% en 2020 sous l’effet de la pandémie. 1

Le diagramme ci-dessous 2 suggère que le réchauffement moyen dépend principalement des émissions cumulées de CO2, et ce de manière approximativement linéaire. Il indique aussi que le budget carbone restant à l’humanité afin de respecter les accords de Paris est de l’ordre de 1000 gigatonnes de CO2 (avec une assez forte incertitude), ce qui correspond à environ 25 ans au rythme d’émissions actuel.

Stabiliser le réchauffement demandera donc de limiter les émissions humaines à la quantité absorbable par l’environnement, qui est actuellement inférieure à 3 tonnes équivalent CO2 par être humain et par an (cf diagramme ci-dessous) 3. Respecter les accords de Paris nécessite de le faire en quelques décennies (et même moins pour s’assurer de respecter les 1.5 degrés).

Les émissions moyennes par personne en France sont actuellement supérieures à 10 tonnes équivalent CO2 par an en tenant compte des émissions importées et des autres gaz à effet de serre. 4 Quelques postes importants d’émissions, engendrant chacun en moyenne plus d’une tonne d’émission par personne et par an, sont le logement, l’alimentation, le numérique, les services publics, et les transports. L’ampleur des changements nécessaires pour respecter les objectifs est donc considérable.

Nous avons estimé en utilisant le calculateur de labos1point5 à 120 tonnes les émissions du DMA liées aux voyages en 2019, c’est à dire à environ 1,7 tonnes par chercheur, qui bien entendu se rajoutent aux émissions liées à nos vies personnelles, ainsi qu’aux autres émissions liées à notre activité professionnelle, comme le chauffage des locaux. Cette manière de mener nos activités n’est pas compatible avec les accords de Paris, et nous nous engageons à la modifier et à intégrer la contrainte climatique dans nos prises de décision et dans nos actions. Nous demandons dans le même temps à nos tutelles d’agir sans tarder en ce qui concerne le chauffage des locaux.

Les membres du DMA ont donc décidé de réduire leurs trajets en avion, et en premier lieu ceux des membres seniors, dans le but de limiter les émissions moyennes annuelles du laboratoire en cohérence avec les accords de Paris, ce qui correspondrait à des émissions de l’ordre de 1,2 tonnes équivalent CO2 par personne dès 2022 et de 0,6 tonnes en 2025 (selon les modalités de calcul appliquées pour 2019, prenant en compte les voyages des membres du DMA et les invitations au DMA). Le DMA rendra publiques ses émissions chaque année, et s’imposera, au besoin, des mesures de limitation des voyages en avion en cohérence avec les objectifs ambitionnés.

A titre d’exemple, voici les impacts en tonnes équivalent CO2 pris en compte par labos1point5 5 pour des allers-retours entre Paris et quelques villes : Moscou : 0,5 ; New York : 1 ; Tokyo : 1,6 ; Sidney : 3.

Voté par le conseil de laboratoire du DMA le 20 mai 2021 par 9 pour et 7 abstentions.

1. Le Quéré et al, Nature Climate change, 10, 647-653, 2020 Le Quéré et al, Nature Climate change, 11, 197-199, 2021
2. issu du rapport 1.5 du GIEC (chapitre 2, page 105)
3. Global Carbone Budget 2020
4. L’empreinte carbone des Français reste stable
5. Il n’y a pas de consensus scientifique précis sur la manière d’évaluer le forçage radiatif engendré par l’avion. Si les émissions directes de CO2 sont assez faciles à évaluer, les émissions indirectes, ainsi que les autres effets réchauffants comme le forçage radiatif de la traînée de condensation, sont moins clairement établis. Les valeurs prises en compte par labos1point5 sont dans la fourchette basse, il y a d’assez bons éléments scientifiques pour considérer qu’elles pourraient être doublées, voir par exemple Formation and radiative forcing of contrail cirrus » Nature comm., 9 :1824 (2018).